Tout droit, toujours tout droit vers l'inconnu!

Publié le par Gren

 

Voici un livre que j'ai lu il y a quelques temps. C'était ma deuxième approche de Werber après "Le livre du voyage".

 

"Thanatonautes"? Mais que signifie ce mot? C'est un terme inventé par les pionniers du continent de la mort. En grec, thanatos est la divinité de la mort, et nautès signifie "navigateur".


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RESUME:
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Tout commence avec Michael Pinson, enfant, qui fait sa première rencontre avec la mort à cause (ou plutôt grâce) au décès de son arrière-grand-mère Aglaë.
Ses parents, qui jugent la mort tabou (comme tous à cette époque) n'y vont pas de mains mortes avec leur fils: la mort est une chose affreuse, il ne faut pas en parler, et ils vont jusqu'à le forcer à pleurer la défunte. Michael, pour l'enterrement suivant (celui d'un oncle qu'il n'a d'ailleurs pas connu) se force à pleurer selon les "traditions". C'est au cimetière du Père-Lachaise qu'il fait connaissance d'un jeune garçon, Raoul Razorbak, assis sur la tombe de son père, tentant de communiquer avec lui. Une véritable amitié naît, concrétisée par de longues discussions se déroulant au cimetière.
Le jeune Raoul, depuis le suicide de son père, est fasciné par la mort d'autant plus qu'il est persuadé que son géniteur (savant-philosophe) s'est donné la mort volontairement afin de partir à la découverte de l'au-delà sur lequel il avait écrit une thèse ("La mort cette inconnue") qu'il a brulée avant de se suicider.
Quelques années plus tard (dans les années 2060), après que Michael et son ami Raoul se sont perdus de vue, le président Lucinder est victime d'un attentat qui lui est presque fatal. Celui-ci a vécu une NDE (near death experiences) et convoque un de ses ministres afin de le convaincre de lancer une recherche sur ce continent inconnu: la mort. L'homme politique contacte Raoul Razorbak qui accepte la mission avec joie (espèrant se mettre sur la voie des recherches de feu son père), et retrouve la trace de son ami d'enfance.
C'est ainsi que Raoul, Michael et Amandine Ballus, la charmante et versatile infirmière se lancent dans la grande aventure du "projet paradis".


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STRUCTURE:
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Ce livre se présente comme une autobiographie de Michael Pinson (narrateur et personnage) qui décrit sa formidable aventure de la découverte du continent ultime.
Mais le texte, composé de 301 courts chapîtres, ne se contente pas du simple (et pourtant si détaillé) récit de l'aventure de nos acolytes. En effet, celui-ci se mêle à des références permanentes à des mythologies de religions et peuples divers, à des références à un manuel d'histoire (fictif) postérieur au récit, à des extraits de la thèse, "La mort cette inconnue" de Francis Razorbak (fictive évidemment), ainsi qu'à des fiches de police et psychologiques (fictives, cela va s'en dire) qui permettent de mieux cerner les personnages.


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MON AVIS:
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Ce livre est, pour moi, absolument fabuleux! Une fois commencé, je n'ai pu m'empêcher de le dévorer. Il me semble que je suis rentrée dans le cercle des adorateurs de ce grand Werber.

 

Ce livre nous fait partir dans un monde inconnu, mystérieux, tabou mais qui nous attire malgré tout car chacun de nous, à un moment, nous nous sommes forcément posés la question: "Qu'est-ce que la mort, et qu'y a-t-il après?"
Et Werber nous en donne un portrait magnifique et remarquable. Certes, ce récit est pure fiction, mais l'auteur a le don de rendre réaliste le plus invraissemblable de ces histoires.

 

Mais attention, il ne faut pas considérer ce texte comme simple fiction d'une découverte de l'au-delà! Werber, à travers son texte, et c'est ce qu'il y a de plus intéressant, tente de nous montrer que toutes les religions (sectes y compris) n'en forment qu'une, et que seuls les messages, les rites, les images et les noms des dieux, saints et prophètes diffèrent.
Ce texte est à la fois une fiction, un recueil d'indices mythologiques, religieux, scientifiques, philosophiques (ponctués parfois de quelques références historiques)

 

J'ai été un peu déçue en m'apercevant qu'il y avait également une histoire sentimentale dans ce texte; je ne pensais vraiment pas que c'était le genre de Werber. Mais je me suis aperçue très vite que nous n'étions pas focalisés sur les relations en elles-mêmes mais sur les réactions des personnages: en effet, à travers les comportements et les caractères, nous comprenons mieux leur attente de leur vie, et ainsi ce qu'ils attendent de la mort et ce qu'ils y cherchent.

 

J'ai beaucoup aimé dans ce livre le fait que Werber pointe régulièrement le doigt sur le commerce, et la socièté de consommation en général. Sur ce point, bien que les éléments soient fictifs, le système qu'il présente est bien réel.

 

Et la fin...mais quelle fin...qui nous laisse sur notre faim! On regrette réellement que cette extraodinaire aventure se termine!

 

Mais, je ne vous en dirai pas plus car si je m'attarde plus, je sens bien que je vais tout révéler.

 

Ce livre peut nous amener à nous poser certaines questions ou à nous les reposer. Il nous fait ouvrir les yeux sur de nombreuses choses.

 

La seule petite chose qui m'a gênée (et encore, on s'y habitue très vite) c'est la structure de l'oeuvre. En fait, ces perpétuelles pauses dans le récit peuvent être exaspérantes car elles coupent souvent les événements fascinant au moment le plus important. Mais c'est ce que l'on appelle suspense et sur ce point, Werber a fait preuve de beaucoup de génie. (Je ne lui en tiens donc pas rigueur ^ ^)


Si vous aimez les histoires originales, les aventures croustillantes et le suspense: LISEZ WERBER!

Publié dans Lire ou ne pas lire

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